"Lorsqu'un seul homme rêve, ce n'est qu'un rêve. Mais si beaucoup d'hommes rêvent ensemble, c'est le début d'une nouvelle réalité." HUNDERTWASSER

dimanche 10 mai 2009

oMaR ChEnnAfi ArRêtS sur ImAgES Fes vivre et capter l'image












j'allume mon dictaphone assis dans ce petit coin de café où l'on pourra prendre le temps de parler autour d'une petite cigarette, ou on pourra s'approcher le plus possible, de sa démarche, de son oeil et de sa manière de fixer l'instant.

Omar Chennafi, arrêts sur images: Le photographe entretien n°1 lundi 11 mai 2009

Omar se réveille, il était allongé là, sur cette banquette mauve de ce café. Moi j'enfilais mon pantalon de travail pour quelques petites finitions sur la partie inférieure de mon encadrement de porte et puis il s'est reveillé. Il portait une chemise rouge avec des écussons automobiles, le type de vêtement Paris Dakar en plus classieux. Et puis voilà que notre discussion s'oriente sur l'origine de son travail. Sur l'oeil et mon doigt le temps d'un rire appuie sur la détente, je fixe le son dans le temps. Il fixe l'image dans le temps. Nous sommes amis
"C'est bon, et heuuu et puis voilà! Mais tu n'es pas obligé de faire attention à ça."
Je prends le dictaphone et l'oriente en direction de sa bouche.
Omar le photographe
Il répond à ma première question
"j'ai découvert la photographie par accident, je n'ai jamais cru que ça prendrait ces dimensions, que j'en ferais quelque chose. Mais voilà qu'un jour j'ai l'opportunité d'avoir une caméra, une excellente caméra qu'une anglaise a perdu et que j'ai gardé et là je commence à prendre des clichés mais des clichés sans réel interêt, sans sens particulier, comme si je me penchais au sol pour ramasser des pièces, une collection d'images voilà.
Je m'appelle Omar Chennafi j'ai 24 ans, je suis photographe voyageur immobile.
Je m'appelle Jeremy Magnin, j'ai 23 ans, je suis plâtrier voyageur et je tiens le dictaphone.
Omar est pour moi le photographe qui illustre le plus possible ce que je ressens au fond de moi lorsque je marche dans ces ruelles de la medina, lorsque je vois la lueur d'un visage d'enfant s'éclairer et illuminer un peu plus chaque recoin, chaque mur de poésie, de jeu, de rires et de force. Le visage d'un vieillard à la peau parchemin où l'on peut lire, une vie chargée de soleil. Omar est un amoureux de Fes, un voyageur immobile. Vivre et capter l'instantané, cette seconde de grâce, cette lumière. Fes ou l'inspiration dans l'idée que cette ville se laisse chaque jour découvrir. Fes, cette ville qu'il nomme, le "maître soufi"et qui d'un simple déclic fige pour l'éternité . L'entretien continue sous le son du flamenco.
Omar m'explique qu'au-delà de l'image, la photographie est rapidement devenu une langue pour lui, quelque chose à partager, capter l'invisible d'une situation ou d'un lieu, l'éphémère avant l'impact du temps et le rendre éternel. Pour lui un photographe ne se qualifie pas à travers la qualité de son appareil, mais uniquement à travers l'oeil le coeur, la sensibilité. L'important c'est de saisir la seconde dans ce monde en perpétuel mouvement et de saisir la valeur émotionnelle de cet instant. Il qualifie son regard comme une vision à la fois dramatique et romantique et souhaite partager sa sensibilité du regard, faire des connexions et faire découvrir la beauté, la beauté de la souffrance comme une énergie qui permettrait un regard, une approche de sa ville, des autres de ses pas, de ses yeux.


























Omar Chennafi:
chefi1203@hotmail.com
omarchennafi@gmail.com