"Lorsqu'un seul homme rêve, ce n'est qu'un rêve. Mais si beaucoup d'hommes rêvent ensemble, c'est le début d'une nouvelle réalité." HUNDERTWASSER

jeudi 2 avril 2009

MisTeR JaMeS éCrIT Un JouRnaL






S’il y a bien une chose que je savais maintenant, assis dans ce petit fauteuil de cuir vert, c’est que tenir un journal comme ça n’était pas évident. Le tenir pour soi c’est une chose, mais vous l’offrir, c’est un petit peu comme offrir des miettes de mon cerveau, c’est un petit peu comme si, le temps d’un voyage, je vous offrais mon cœur et mes yeux. Au-delà du fait que j’utilise des images, que j’utilise mon cœur pour vous raconter cette aventure, j'essaie de traduire en images et en sensations, me rapprochant le plus proche possible ce que je ressens. Il m’arrive de me relire et de me dire Est-ce que j’aurais dû poster ça? Oui non. Il m’arrive de trouver ma démarche un peu égocentrique . Mais bien sûr, il s’agit de mon journal, notre journal. Mes yeux, vos yeux. A travers mes textes et mes photos mon désir le plus cher, c’est de vous présenter un pays avec un regard encore trop vert, encore trop jeune mais plein d'insouciance et de fraîcheur. Je suis à Fes comme un fruit accroché à sa branche. Je me nourris de sons et d’images, de paroles, de douleurs et de beauté. Je suis à Fes comme un fruit accroché à sa branche, la sève est chaude mais les racines sont courtes, c’est le destin du voyageur. Celui qui sait d’où il vient, celui qui sait où il est, et celui qui ne sais où aller. Dans un premier temps, je voulais offrir à travers ces textes, une sorte de guide atypique pour des voyageurs aux poches pleines de carnets. Et puis le quotidien en a voulu autrement, et puis tous les voyageurs n’ont pas de carnets dans leurs poches. Tous les voyageurs ont des yeux, et le temps de ce texte, au plus profond de moi ce que je me suis mis à espérer, c’est qu'en lisant mes mots, vous utiliseriez vos yeux et votre cœur. Pas besoin d’aller loin. Pas besoin de prendre le même chemin que moi ou que celui de votre voisin. Ouvrez la porte de votre maison, regarder et essayer de regarder comme les enfants le font. Avec des yeux nouveaux, avec les yeux du cœur, avec cette poésie du regard. Nous ne prenons plus le temps de regarder les étoiles, parce que nous nous sommes tellement habitué à leur présence que cela n’a presque plus de sens pour nous. Nous ne prenons plus le temps de regarder l’eau couler et caresser à travers la danse du courant les cailloux qu’elle polit. Nous nous sommes tellement habitués à voir qu’on en est presque devenu aveugle.
Cela fait maintenant trois mois que je sculpte les fleurs de mon jardin minéral, que mon corps se balance en avant, de droite à gauche comme une marionnette guidée par ce fleuve qu’est la vie.
Mes mains et mes yeux sont mes premiers outils
Le temps de ce journal, on les partage.
Ouvrez la porte

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