"Lorsqu'un seul homme rêve, ce n'est qu'un rêve. Mais si beaucoup d'hommes rêvent ensemble, c'est le début d'une nouvelle réalité." HUNDERTWASSER

mercredi 25 mars 2009

Un JoUr à FeS Un JoUr à FeS

Quartier Chaleureux
Parole de mur
Pulpe d'orange
Meyriem

Cyber café en Médina

mardi 24 mars 2009

CaRbOnArA PuEr la PeUr ChEmIn dEs âMes

Tout avait commencé autour de pâtes à la carbonara, je savais qu'en traînant mon sac à roulettes dans cette gare de Lyon, je serais un jour amené à revenir sur mes pas. Six mois, c’était à la fois tout et rien dans une vie, un grain de sable. J’avais dit au revoir à ma famille comme si je les reverrais d’ici quelques semaines, un petit câlin et une frappe amicale dans la main qui m‘aura valu trois quatre jours de regret et une jolie boule dans l‘estomac. Je voulais paraître fort mais au fond de moi, mes jambes nerveuses me faisaient puer la peur, c‘était la première fois que je partais seul, et la première fois que je partais avec un projet. Très rapidement la nuit nous enveloppa de son doux manteau et mes jambes se calmèrent. Bercé par le son de cette langue à la fois nouvelle et présente au fond de moi, dans mes rêves de France aux être multiples, mes rêves du vivre ensemble. Cette France qui au-delà de ses clivages, de ses ghettos, de ses cris et de ses débats sans fin avait une dette, celle de la reconnaissance et du respect, celle du travail sur soi. Ma France à moi sentait à la fois l’odeur du tabac à la pomme et l’odeur du vin. C’était un rendez-vous galant entre les Lumières et Khateb Yacine, c’était le Chaaba au porte de Lyon, c’était Carte de séjour sur le chemin de l’école dansant la France de Trenet. C’était pour moi l’amour des Oranges, l’amour de l’Algérie, le bras de Marwan, c’était mon frère Mouloud, c‘était une France de bruits et d‘odeurs enivrantes cosmopolites. Celle de la France arc-en-ciel. J’avais de plus en plus l’impression que le seul endroit dans notre beau pays où l’on pouvait goûter de cette chaleur humaine où l’on pouvait encore entendre battre dans la douleur et la joie le cœur uni des hommes c’était la cité que les JT nous présentaient que sous l’angle de la peur. Cette France aux mots nouveaux, cette France de la rue au dictionnaire bien plus épais que le gros Robert. Il ne manquait plus que les poètes pour la saisir cette langue et la faire danser. La France me donnait juste l’impression d’être une grand-mère poudrée au talc, une vieille bourgeoise aveugle et malade agrippé à son sac à main, sa culture et son histoire . Elle puait la peur et dans ce bus vers le chemin de mes rêves je réalisais à quel point ce que j’allais découvrir allait me transformer à tout jamais. J’en avais fait du chemin, ma peur s’était peu à peu transformée en force, je me sentais à travers la solitude livré pour la première fois de ma vie à moi-même. Montpellier, la douane monte, le véhicule noyé dans le noir est balayé par des torches. Un par un on a le droit au faisceau dans les yeux, ça doit être d’usage et leurs piles étaient neuves. Le berger allemand faisait des aller-retour dans l’allée quand la lumière s’arrêta sur mon visage.
«- En vacances monsieur?
-Oui
-On aura l’occasion de se revoir au retour alors? »
Il me dévisageait avec ce regard de toute puissance, un brin puissant, un brin moqueur, un brin puant qu’ont certains sheriffs de par chez nous.
J’aurais voulu dire :
« Oui Monsieur je vais au Maroc. Est-ce que ça veut automatiquement dire que je me coincerai du teushi dans les chaussettes ou dans le cul à mon retour? »
Mais quelque part au Royaume des cons le silence était une arme. Je m’étais contenté d’un simple sourire comme je sais si bien les faire.
38 heures sur le chemin des âmes. Puis vint Gibraltar la belle, celle qui marquera à tout jamais mon cœur. Dans un bateau, mes pas me conduisent toujours sur le pont arrière et je ne sais pourquoi mais lorsque je sens le vent fouetter mon visage et que je vois au loin disparaître les lumières des villes et bien j’ai envie de pleurer. C’est comme si la mer restait un des seuls espaces vierges au monde. Toutes les vagues sont différentes, tout s’efface, tout est en mouvement, c’est comme si les mers et les océans offraient à l’homme une leçon de respect face à leur puissance limitée. C’est comme s'ils leur offraient un nouveau départ . Cette mer m’avait à tout jamais changé et les portes de Tanger s’ouvrirent. Mon premier pas sur la Terre africaine, mon premier pas sur ce continent berceau de l’homme.

La meilleur manière de montrer ses dents, c’est de sourire

La route est noire. Seuls les réverbères de la rue diffusent une belle et douce couleur de chaleur, de vie nocturne. Vie de chat, corps de chat enfoui, la tête dans les sachets plastique puant l’arrête de poisson et la graisse de viande. Le sol, parsemé de débris de verre scintille comme un tapis orné de petits anneaux de métal. Au-dessus d’un muret quelques graminées et quelques fleurs bercées par le vent t’invitent le temps d’une crampe au ventre à un spectacle, un tango de la nuit avec comme seule musique le silence. En fermant les yeux tu peux l’entendre résonner en toi cette musique absente. La musique du cœur. Celle qui fait danser ton corps le long de ces ruelles. Vie de passant, vie de silence le long de ces ruelles où seul, le transformateur rythme tes pas . Une marelle à la craie disparaissait sous la pluie mais en fermant les yeux on pouvait encore y entendre des rires de petites filles au nattes bien serrées. Et puis il y avait les plus grands assis là sur les marches. Il ne restait que de leurs traces le parfum entêtant du kif et la trace de leurs fesses sur les escaliers du quartier. Des coquilles de tournesol salées, des papiers de bonbon et des flaques de glaire passant du blanc au vert du liquide au dur. Je sentais Coco mademoiselle et ma chemise berbère dormirait près de mon oreiller ce soir là, en attendant de sentir le flacon, en attendant de sentir le cou qui le portait si bien. Le temps d’une marquise je me disais, tournant le dos à ces cinq lettres SNACK posées à la bombe orange que j’étais tout simplement heureux. J’étais là à Bouajara bab jedid Fes Médina et je me rendais compte que le funambule que j’étais avait terminé sa traversée dans le désert des doutes, j’avais longtemps eu le sentiment d’être accroché comme ça au hasard des évènements de la vie, en équilibre. Mais mon fil était devenu terre et je me sentais les deux pieds ancrés dedans. Mes nombreux rêves se transformaient en projets et les rencontres que je faisais sur mon chemin étaient toutes plus ou moins riches dans ce qu’elles avaient de beau ou de douloureux.
La flamme de mon briquet venait caresser la marquise et le temps de la danse, des nuages de fumée me sortaient du nez. J’étais heureux quand la lame de mon couteau s’enfonçait dans le plâtre humide et que le dessin se transformait en Telt, en Texera, en Tara, en Ziak, en Octeb, en Dfera ou en Bnika, je me sentais heureux. Quand je poussais cette porte noire, le sourire au lèvre, ma main dans la sienne. Je me sentais heureux. Quand j’écoutais le tourbillon de la vie assis dans la poussière de chaux, le pantalon sale et un Tonic entre les jambes, je me sentais heureux. Quand je pensais à Sam qui gambadait sur ses deux petites jambes j’etais heureux. Quand je pensais à mon retour en France et au nombre d’envies, de désirs, de projets qui me permettraient par la suite de choisir la forme que je voudrais donner à ma vie. Les priorités, les rêves, la grande échelle et les étapes à franchir, les retrouvailles, le tourbillon et bien j’étais tout simplement heureux et confiant parce que ce voyage m‘avait permis malgré les embûches de comprendre qui j’étais et aujourd’hui, si j’avais quelques chose à dire, juste une chose, là contre ce mur c’était envolez-vous vers l‘inconnu vous apprendrez des autres et vous apprendrez de vous et vous vous rendrez alors compte que la plus belle école, c’est la vie.

PiCtUrEs In StOcK

Foot à Batha
Foot à Batha
L'heure du travail
L'heure du repos au travail
Mohammed Goulay Saïd & Azul Arab
L'heure du Français à la maison de Bouajara
la dernière danse
Musée Nejjarine fondouk des menuisiers
Joe & moi deux trois bières et trois pas de danse
Zineb & oim à Bouajara
Session prise de photo flash dans les bouteilles
Parole de mur
Traduction: l'amour sera interdit au 22e siècle.
L'heure du thé

Lise à Café Clock

lundi 23 mars 2009

vrac vrac vrac

Badr et sa princesse Russe
une question de minute
Oujda le chemin des âmes
Oujda le chemin des âmes

Meryem

MaAleM WoRks et amBiAnCeS





vendredi 20 mars 2009

PaLaIs el MoKri





ImAgEs En StOcK II

Aimée
Vue du café place séfarine
et non il n'y a pas que des ânes
chantier
chantier